chapitre 6 : la gestion des cantons avec le TM44
Il faut de l'ordre et de la méthode pour ne pas s’emmêler les pinceaux avec les adresses des cartes, des cantons et des sections. N'hésitez pas à faire un plan/tableau avant de passer aux paramétrages physiques, tant pour Dinamo que pour I-Train.
6-1 : préalable : le canton et ses sections
Chaque canton (appelé « bloc » dans Dinamo) doit être totalement isolé des autres et peut comporter jusqu'à 4 sections.
Un canton est constitué d'un rail continu « A » et d'un rail divisé en 4 sections isolées « B0 », « B1 », « B2 » et « B3 ».
Dinamo utilisera ces quatre sections pour déterminer avec précision où se trouve la loco dans le canton. C'est ce qu'on appelle la rétrosignalisation.
Il n'est cependant pas obligatoire de les utiliser toutes les quatre. Une, deux ou trois sont aussi acceptable.
Pas besoin d'accessoires, ce sont les rails et la loco qui est dessus qui vont fournir l'info à Dinamo.
Il ne peut y avoir qu'une seule loco (Dcc ou Analogique) sur un canton. C'est finalement le principe du cantonnement utilisé dans la réalité. Une traction double ne pourra être réalisée qu'avec des locos de même type ( Dcc ou analogique, mais pas de mix). Dinamo basculera automatiquement l'alimentation du canton concerné en conséquence.
6-2 : descriptif
La carte TM44 est livrée nue. Un cache existe et peut être commandé séparément. Les miennes étant placées sous la table de roulement et je n'ai pas trouvé nécessaire de me procurer les caches.
à sa droite, vous avez la possibilité de connecter 4 cantons (blocs) avec 5 connections à chaque fois, de gauche à droite (ordre à respecter) : le rail continu « A », et les 4 sections de rails « B0 », « B1 », « B2 » , »B3 ».
Les connecteurs des sections non utilisées sont laissés vides.
à sa gauche, vous avez une possibilité supplémentaire de connecter un OC32 (voir cette section), une entrée + une sortie pour les connecteurs RJ45 (réseau RS485), et l'alimentation en courant continu de la carte et des rails.
Référez vous au chapitre 2, « avantages ».
en haut, le sélecteur ( « dipswitches ») içi en rouge pour la personnalisation de la carte. Sa couleur peut changer selon la fabrication.
Les trous de fixations placés aux quatre coins ont un diamètre de 3mm.
Pour le montage sur un support, préférez des entretoises de minimum 10mm pour éviter d'écraser / faire des faux contacts entre le verso de la carte et le support sur lequel la carte sera fixée.
Attention aux faux contacts avec des entretoises non isolées.
On peut aussi empiler les cartes.
Veillez à laisser une distance suffisante entr'elles pour permettre de placer les fils de connexions et manipuler le sélecteur. Une hauteur d'entretoise M3 x 30mm minimum est recommandée par le constructeur.
Pas très compliqué
6-3 : le câblage entre le TM44 et les cantons.
Les 4 cantons (blocs) connectés sur une même carte peuvent se situer n'importe où dans le réseau et ne doivent pas nécessairement être contigus.
Il est recommandé de limiter la longueur du câble entre TM44 et les rails à un maximum de 10 mètres. Retenez cependant que ces cartes sont prévues pour être placées au plus près des cantons qu'elles dirigeront. Au plus près, au mieux !
Afin de minimiser autant que possible les interférences électromagnétiques, il est fortement recommandé de garder ensemble les fils d'un même canton (bloc), avec un câble multiconducteur séparé par canton. Sa section ne doit pas être importante si sa longueur reste sous les 2 mètres. Cependant, un câble trop fin génère une chute de tension, source d’un comportement inconstant des trains. Une section de 0,2mm2 sera le strict minimum. Notez que le câblage doit être capable de supporter un courant de court-circuit, courant qui est toujours assez important.
Les câbles téléphoniques / internet sont valable. Pour augmenter la section utile, on peut connecter les fils deux par deux. Tout dépendra du nombre de sections utilisées et du nombre de fils disponibles dans le câble.
Attention cependant, ceux avec des fils à âme pleine (rigide) cassent avec une facilité déconcertante au niveau des connexions. Je ne les utilise plus et préfère du câble réseau (UTP LAN) à âme souple. Leur niveau de catégorie est sans importance. Choisissez le moins cher.
Autre avantage, le fil torsadé a de meilleures propriétés dans les hautes fréquences.
Par sécurité, j'ai prévu du 0,5 mm2 (20AWG) avec des fils à âme souple.
Vous pouvez aussi utiliser des fils séparés. Il vaut mieux alors les torsader entre eux, canton par canton.
Du coté du rail, le mieux est de les y souder proprement du coté extérieur. Le ballast permettra de les dissimuler.
à retenir pour les connexions aux cantons :
* TM44 au plus près des cantons
* multiconducteur souple avec section des fils pas trop faibles.
* un multiconducteurs par canton.
* respecter la séquence de branchement ( A, B0, B1, B2, B3) sur le TM44
* le nombre de sections utilisées peut aller de un à quatre (B0 à B3)
6-4 : câblage du réseau RJ45 – RS485
Plus simple n'est pas possible : branchez. Il n'y a rien de plus à dire que ce qui a été explicité dans le chapitre 2 « cinquième avantage ».
Et j'en ajoute une couche :
La première carte se branche sur la sortie de la centrale RM-C. Ce sera une TM44 avec l'adresse primaire (0.0) ( cnf 6-6)
Un câble RJ45 arrive de la carte précédente, l'autre fait la connexion avec la suivante. Le choix de la prise RJ45 (gauche ou droite) utilisée n'a aucune importance. Le mix dans les cartes TM44 et OC32 est sans importance.
.....
ou
Ce réseau a trois fonctions :
* TM44 : assurer la transmission des instructions venant de l'ordinateur ( décodées par la centrale) aux rails et donc aux locos, avec retour de positionnement (retrosignalisation).
* OC32 : assurer la transmission des ordres venant de l'ordinateur ( décodées par la centrale) aux accessoires ( moteurs d' aiguillage, etc..).
* garder toutes les cartes synchronisées entre elles pour éviter l'anarchie.
Nb : Assurez-vous que les connecteurs RJ45 sont montés avec leurs 6 broches connectées.
6-5 Quelle est la dernière carte TM44 ou OC32 du réseau ?
Il faut signaler à la centrale quelle est la dernière carte TM44 ou OC32 qui est branchée sur le réseau, pour lui indiquer qu'elle ne doit pas chercher d'autres cartes plus loin. Ce sera celle qui n'a qu'une seule connexion RJ45 occupée.
Comme sur l'OC32, il faut chipoter sur des cavaliers ( les sélecteurs S7 et S8 ne fonctionnant pas sur cette carte) , il est plus simple de décider de placer une carte TM44 en dernier.
Si vous voulez quand même placer un OC32 en fin de circuit, reportez-vous à la section OC32 pour la gestion de ses cavaliers. Honnêtement, ce n'est pas sorcier. Juste qu'il faut des doigts agiles pour le placement correct des cavaliers.... et de savoir comment les placer ( pas les doigts, les cavaliers!).
Comment les utiliser ?
* Pour toutes les cartes : pour les TM44, cela se fait physiquement en mettant sur « OFF » les 7ème et 8ème sélecteurs du bloc rouge signalé sur le schéma TM44 ci-dessus. Attention : Les OC32 sont paramétrés sur « ON » en sortie d'usine. Il faut donc rectifier la position des cavaliers. Cnf 7-4
*Pour la dernière carte, celle qui n'a qu'une seule connexion RJ45 occupée : si c'est une TM44, mettre ses sélecteurs S7 et S8 sur ON. Si c'est une OC32, vérifiez la positions des cavaliers.Cnf 7-4
Nb : dans le jargon Dinamo, ces deux sélecteurs S7-S8 / cavaliers sont appelés «terminateurs/terminators».
Exercice complexe : trouver la carte «terminator/ terminateur» dans le schéma réseau ci-dessus
... Ceux du fond de la classe ne soufflent pas !
Vraiment complexe, n'est il pas ?
6-6 : adresses des cartes TM44 :
On parle içi uniquement des adresses des cartes TM44 ( et pas des cantons ni des sections).
Chaque carte TM44 doit avoir une adresse exclusive, sans doublon.
Notez que une carte TM44 et une carte OC32 peuvent avoir la même adresse car elles sont de deux familles totalement différentes. On peut donc ignorer totalement les cartes OC32 dans les explications qui suivent.
Rugueuse et étrange numérotation par DINAMO qui vient d'anciennes contraintes informatiques. Après tout, pourquoi pas.
Les adresses possibles sont :
On dispose de 32 adresses pour les cartes TM44.
Nb : J'ai posé sur chaque carte TM44 un autocollant numéroté de 1 à 32
Sur la figure, vous voyez que les adresses sont groupées en duo « primaire » et « secondaire ». Pas de stress, il n'y a pas de différence de performance entre une carte avec adresse primaire ou secondaire.
Attention, remarques importantes :
*
Aucun doublon dans les adresses des TM44.
*
L'adresse n° (0.0) doit toujours exister. Ce sera la première carte branchée sur la centrale RM-C.
* vous ne pouvez pas utiliser une adresse secondaire si son équivalent en adresse primaire n'existe pas. Par exemple, on peut utiliser l'adresse secondaire 3.1 uniquement si l'adresse primaire 3.0 a été utilisée.
-->En conséquence, si un seul TM44 est assigné à un duo d'adresses, il doit avoir une adresse primaire, l'adresse secondaire restant inutilisée. Cela arrive par exemple en cas d'un nombre impair de cartes TM44.
-->En conséquence, une ou des adresses secondaires peuvent ne pas être utilisées.
* il n'est pas indispensable que les adresses des cartes TM44 se suivent si on respecte la contrainte précédente.
* Garder un ordre séquentiel continu accélérera le travail de collecte /envois des infos/instructions effectué par l'ordinateur et la centrale. On élimine en effet les temps de recherches sur des cartes / adresses inexistantes.
Ces adresses sont définies avec les 5 premiers sélecteurs ( S1 à S5) du bloc rouge sur la carte TM44 montrée ci-dessus.
n.b. : les adresses des cartes sont chargées une fois pour toute lors de la mise sous tension de la centrale RM-C/1+. Si vous voulez modifier l'adresse d'une carte, il vous faudra éteindre et relancer la centrale pour que votre modification devienne active.
6-7 TM44 Maître / Esclaves
50 nuances de grey ?
Les TM44 doivent être parfaitement synchronisés pour éviter un court-circuit lorsqu'un train passe d'un bloc à un autre. Pour y parvenir, un seul et unique TM44 dirigera tous les autres qui lui obéiront.
Comment procéder ?
* mettre le 6ème sélecteur (S6) du bloc rouge sur ON sur la carte TM44 ayant l'adresse primaire (0.0). Ce sera le « Maitre »
* mettre ce 6ème sélecteur (S6) sur OFF sur toutes les autres cartes TM44. Ce seront les esclaves.
6-8 résumé pour les 8 sélecteurs du bloc rouge d'une carte TM44
pour TM44 uniquement :
* S1 + S2 + S3 + S4 + S5 = sélection d'une adresse exclusive.
* S6 = ON sur la carte avec adresse 0.0, OFF sur toutes les autres.
pour TM44 ET OC 32 :
* S7 + S8 = les deux sélecteurs sur ON sur la dernière carte (TM44 ou OC32) du réseau, et sur OFF pour toutes les autres cartes (TM44 et OC32).
6-9 : adresses des cantons dans une carte TM44 :
Reste maintenant à définir l'adresse d'un canton.
I-Train va nous simplifier fortement la vie en rendant cette numérotation conviviale.
Cette adresse doit être unique et est attribuée automatiquement par Dinamo. Elle sera utilisée par votre logiciel de contrôle et permettra de la relier aux numéros de retro-signalisation signalant l'occupation d’une section par un train.
Vous suivez ?
Une carte TM44 a une adresse exclusive ( soit un n° primaire ou soit un n° secondaire) --> qui la relie aux 4 cantons qu'elle gère --> chaque canton surveille 4 sections de détection de présence (rétrosignalisation).
Pour se rafraîchir les idées, rappel du schéma d'un canton sachant qu'il y en a 4 sur une carte TM44 :
Vous vous souvenez aussi de la figure avec les 4 groupes de connecteurs cantons présents sur une carte TM44 :
I-train a clarifié la situation en travaillant avec une numérotation modulaire.
Ce qui veut dire que pour la carte TM44 avec l'adresse primaire (0.0) , le premier canton a le n° 1, le deuxième le n°2, le troisième le n° 4, le quatrième le n°5.
Et ainsi de suite.
Simplissime !
6-10 : adresses des 4 sections d'un canton dans une carte TM44 :
Içi aussi, I-train a tout simplifié.
Les sections sont numérotées (x.1) – (x.2) – (x.3) – (x.4)
ex : dans le canton I-Train n°1, les sections sont (1.1) - (1.2) - (1.3) – (1.4)
dans le canton I-Train n°2, les sections sont (2.1) - (2.2) - (2.3) – (2.4)
dans le canton I-Train n°27, les sections sont (27.1) - (27.2) - (27.3) - (27.4)
etc...
Exemple de paramétrage d'une section de détection de présence (rétrosignalisation) dans un canton I-train :
il s'agit
* pour dinamo de la section b2 du canton 0 de la carte principale n° 0.0
* pour i-train de la section 3 du canton 1 qu'il nomme 1.3
C'est quand même nettement plus convivial dans I-Train. Or, c'est que l'on utilise en pratique. Ouf.
Si vous utilisez un autre logiciel que I-Train, qui pourrait ne pas suivre une numérotation modulaire mais une numérotation linéaire, veuillez vous référer au mode d'emploi officiel section 5.3.1 « Adressage du TM44 ».
6-11 : l'alimentation électrique des cartes et du réseau
Encore une simplification, dans Dinamo cette fois.
Chaque carte est alimentée séparément en courant continu.
Vous pouvez utiliser plusieurs sources d'alimentation, avec un mix éventuel entre TM44 et OC32.
Important : Assurez-vous que les pôles négatifs GND (-) de toutes les alimentations utilisées sont tous connectés les uns aux autres ET aux bornes GND (-) des cartes Dinamo.
C'est déjà le cas en interne pour toutes les cartes Dinamo.
6-11- 1 la source en courant continu :
un transfo avec sortie courant continu ou mieux, une alimentation à découpage adaptée (14v- 18v, 200w pour 10 locos HO) se trouve facilement sur internet à un prix très raisonnable.
Pour l'échelle N, on recommande une tension de 14V et pour l'échelle Z de 10V à 13V Considérez qu'une loco HO consomme 1A, la moitié moins en N. Il faut y ajouter les besoins pour les moteurs d'aiguillages et tous les autres accessoires. La puissance se calcule par la formule
Puissance = Tension en Volt (ex : 14) x Courant en Ampère.
Vous pouvez utiliser plusieurs alimentations selon la puissance totale nécessaire. Il suffit de relier toutes les bornes « - » ensemble.
Une suggestion pour les grands réseaux : une ou plusieurs alimentations pour la traction (TM44) et une séparée pour les accessoires (OC32). Ceci implique plusieurs feeders séparés (cnf 6-11-2).
Attention : Faite le choix d'une marque réputée style MeanWell plutôt que le prix chinois dont les composants internes (invisibles) seront de médiocre qualité.
6-11- 2 le feeder
Un ou plusieurs feeders permettront la distribution de ce courant à chaque cartes.
Pour rappel, un feeder est un câble de grosse section (1.5 à 2.5 mm2 à 2 fils pour les + et -) que l'on place sous le réseau, et sur lequel on va venir se repiquer avec des fils plus fin pour alimenter en courant continu chaque carte électronique. L'avantage est que ces deux « gros » fils limitent fortement les chutes de tensions et les mauvais contacts.... car leurs sections sont conséquentes.
La liaison en fil plus fin entre le feeder et la carte étant courte, le risque de soucis électrique est pratiquement réduit à néant.
Comme il faut absolument que toutes les alimentations et les cartes aient leur borne négative GND(-) connectées ensemble – et ceci sans exception - , au moins un feeder GND(-) serait une excellente solution.
Astuce importante : utilisez un code de couleur pour définir le « + » et le « - ».... Et tenez-vous y sans aucune exception.
6-11-3 PWM ou "modulation de largeur d'impulsion", quésako ?
La carte TM44 se chargera de convertir le courant continu constant reçu de la source pour injecter dans un canton soit de l'analogique PWM, soit du DCC selon la loco qui y est détectée.
La tension analogique PWM est du pseudo analogique généré par une modulation de sa largeur d'impulsion. La loco analogique roule nettement mieux.
PWM ou "modulation de largeur d'impulsion", quésako ?
Quand on veut faire varier la vitesse d’un moteur, la première idée qui vient à l’esprit est de faire varier la tension aux bornes du moteur. C'est ce qui était utilisé en analogique. Mais on constate que pour des valeurs faibles de la tension, le moteur ne tourne pas ou mal. Le moteur demande une tension minimale pour démarrer. Si cette dernière est trop basse, les forces électromagnétiques ne sont pas suffisantes pour vaincre le frottement. Il devient donc difficile d’ajuster la vitesse de façon précise. La solution à ce problème est astucieuse. Il suffit de fournir au moteur une tension qui est toujours la même soit la tension maximale ! Par contre, cette tension ne sera appliquée que par très courtes périodes de temps. En ajustant la durée de ces périodes de temps, on arrive à faire tourner plus ou moins vite les moteurs. Mieux, on remarque que la vitesse des moteurs devient
proportionnelle à la durée des périodes de temps. Contrôler la durée des périodes passées à la tension maximale par rapport au temps passé sans application de tension (tension nulle) est donc le cœur de la solution. En réalité, cette solution est déjà appliquée systématiquement en contrôle des systèmes et en électronique. Elle porte le nom de PWM (Pulse Width Modulation) ou Modulation par Largeur d'Impulsions (MLI).
Conclusions :
Et voilà, je crois que l'on a fait le tour de cet important chapitre.
Comme il n'y a que 3 cartes électroniques dans le système Dinamo, nous en avons déjà décrit en détails 66%
.
Restera à passer à l'OC32 et d'être capable d'en gérer la puissance. Vous verrez, ce n'est pas plus complexe que ce qui précède du moment que l'on fait l'effort de comprendre l'idée du concepteur.