Forum des Trains 1/160 Belges

J'ai trouvé dans ma documentation un cliché qui pourrait t'intéresser.
Je ne sais plus d'où il provient ni ce que c'est exactement.
En principe c'est du "belge".
J'avais simplement indiqué "Wagon poche".

Tu m'épateras toujours. C'est du beau boulot.

Bonjour à Tous,
Salut Jepe, merci pour la photo.
C'est une cuve à laitier, le système sous capot avec le large volant sert à basculer la grande cuve afin de vider le laitier (le liquide qui flotte au dessus de la fonte et est collecté en premier) au crassier. Une cuve de ce genre est produite par Minitrix Les cuves que j'ai "inventées" (montrées précédemment) sont d'un type différent (car plus simple à représenter et construites pour mon seul plaisir) elles sont plutôt de style anglais mais on en a construit ici à la demande des industries, la Belgique était un important constructeur de ce type de matériel et les usines se débrouillaient très bien toutes seules d'ailleurs.
Une chaîne parcourt le convoi et c'est la tension sur cette chaîne qui fait basculer la cuve. Ce système est plus ancien que celui que tu montres et il avait disparu aux époques dont nous nous occupons.
Comme on peut le remarquer, on prenait certaines précautions afin de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain Il y a une grosse différence entre cuve (laitier) et poche (fonte ou acier) c'est que la première est en acier et est manipulée depuis le wagon pour verser. Comme le laitier peut se refroidir et figer il est parfois nécessaire de taper sur la cuve pour faire partir le bloc qui a durci. Souvent une grue flèche équipée d'un boulet stationnait sur le lieu de versement je pense essayer d'en faire une pour mon crassier.

La poche elle, est véhiculée par wagon mais elle est manipulée par un pont (pour verser la fonte dans le convertisseur, pour couler l'acier dans les lingotières...) comme dans la poche le métal ne peut pas figer sinon c'est la cata les poches comme les wagons torpilles sont tapissées de réfractaire (du coup on ne peut pas taper dessus pour décrocher ce qui a pris et de temps en temps il faut les curer , couchées sur un stand à l'aide de très gros chalumeau)
Il va sans dire qu'il faut assez souvent rénover la garniture réfractaire...

Pour ne pas être trop long et afin d'avoir un aperçu de ce qui se passe à Vireux :
acier Thomas à Hagondange
https://www.youtube.com/watch?v=SdGELnSmdhs
vidange d'un fond de poche
https://www.youtube.com/watch?v=3Bszrt4lSkQ
Vidange au crassier
https://www.youtube.com/watch?v=-HdWPb4Qfvo
et y en a bien d'autres...
je vous souhaite du plaisir en visionnant, et vous comprenez la fascination que le sujet peut exercer...
Lionel.

Super. Et merci de partager ton savoir pour combler nos lacunes ....

Je ne voudrais pas "infecter" ton post, mais je suis fasciné par ce que tu fais.
Lorsque je te lis, je repense au dernier voyage que j'ai effectué avec mon épouse en 2017, c'était en Espagne.
Nous avons visité les vestiges de Rio Tinto et je voudrais partager ce formidable souvenir.

Rio Tinto est une énorme exploitation d'extraction de minerais de fer situé en Andalousie. La rivière qui la traverse s'oxyde et prend cette couleur rouge qui lui a donné son nom. Ce n'était pas qu'une mine à ciel ouvert, c'était vraiment un complexe métallurgique.
Aujourd'hui il est à l'abandon, et bien que devenu "site touristique", pratiquement tout le matériel rouille au soleil. Toute petite partie de ce que l'on peut voir !

Mais ce qui me fait intervenir dans ta rubrique c'est ceci. On voit clairement le résidu de certaines poches qui avait durci et déversé sur un talus spécial à cet usage. Voilà le rapport avec ton article !

Rio Tinto est un endroit extraordinaire que je ne peux que vous conseiller d'aller visiter si vous êtes dans le coin.

Maintenant je te laisse continuer ton récit .

Merci pour ton très intéressant reportage

J'ai découvert la cuve à laitier sans matière grasse

Le sujet de ce réseau est très intéressant, on apprend plein de choses
Merci Lionel

ultra intéressant ces infos, films et réalisation au 160è. Il faut être spécialisé en la matière pour réaliser tout cela, l'intérêt est une chose, mais l'explication est autre chose.
Merci Lionel, tout cela nous rappelle le travail de la Wallonie et sa grande spécialité belge.

Didiguy, tu retournes le fer dans la plaie , parce que c'est vrai que la sidérurgie était une grande spécialité des Wallons.
Depuis bien longtemps. ce sont des Liégeois qui ont été apprendre la sidérurgie aux Suédois au début des années 1600.
Si c'est en Angleterre qu'est née la révolution industrielle au XVIIIème siècle, c'est très vite en pays wallon que sont venus des industriels anglais comme John Cockerill ou Thomas Bonehill.
Et cela a continué, ce sont des gens de Charleroi qui sont à l'origine de Vireux et Vireux à l'origine d'une part de Longwy.
Au Grand Duché des Belges participent à la naissance d'une forte sidérurgie et dans la vallée de l'Orne à Homécourt comme à Maubeuge, ce sont les Sépulchre, des Hutois , qui sont à l'origine des grandes usines (oui, de Wendel existait bien sûr, mais passons...), et il y en a des tas d'autres, je vais me perdre, je vais vous perdre, alors retour dans le forum.

Dany a écrit :
...J'ai découvert la cuve à laitier sans matière grasse ...
Ah oui, mais pas sans matière crasse .
Faut pas oublier que je les conduis au crassier...
Jepe nous a fait découvrir que Rio Tinto n'avait pas fait que de l'extraction en Andalousie. J'ignorais qu'il y avait eu une sidérurgie dans la région, je pensais qu'ils se contentaient d'exploiter les mines et d'exporter, comme quoi on apprend toujours...
Au travers de tout ça je sens un intérêt réel pour le sujet, alors je ne vais pas remettre à beaucoup plus tard l'histoire des cuves et des poches et comme c'est accroché à l'usine de Vireux...hé... on va continuer.

On va commencer par les cuves puisque c'est une photo de cuve que Jepe nous a montré. Et après il nous a montré l'empreinte de l'intérieur d'une cuve de forme vaguement carrée. et c'est tordant, ça me fait penser à mon crassier (qui n'est pas encore terminé ) Oui, on va continuer, mais... le temps de réunir les illustrations.
Alors, à plus tard